29 décembre 2012

Je sais pas quoi inscrire

Qu’est-ce qu’un an? Le temps qu’il faut à notre planète pour faire le tour du Soleil. Voilà une vraie révolution. C’est propre aux terriens. Malgré notre rythme de vie qui accélère, la vitesse de la Terre reste imperturbable, on se demande comment elle fait.
Chez moi, à la fin de chaque cycle, j’ajoute un mot, une expression ou un acronyme à une liste de mon cru. Quelques lettres suffiront à me rappeler un évènement ayant marqué l’année, de mon point de vue. Il peut s’agir d’un évènement personnel, local ou mondial, cela importe peu. Ainsi, la naissance ou la mort d’un proche aura plus d’importance qu’un peuple « libéré ».
 Cette année, je suis embêté, aucun mot ne s’impose.
J’ai éliminé « Printemps arabe ». Le mot révolution fut employé à tort. Faire tomber une dictature est une chose, mais laisser le pouvoir à des religieux gâche la sauce. De plus, évaluer une révolution exige des années d’observation.
Les carrés rouges? Leurs multiples manifestations et l’originalité des slogans, pancartes et déguisements m’ont plu. Il y avait de la vie. Certains parlaient d’un réveil. Hum… ça concernait l’argent, sans plus. Je suis contre le transfert des frais aux travailleurs de la classe moyenne qui paient déjà 85% de ces frais, mais ils se sont battus. Étudiant, j’aurais adhéré à leurs rangs, on veut toujours payer moins.
La commission Charbonneau? Elle s’étalera sur deux ou trois ans et je n’ai pas regardé le spectacle à la télé. L’élection de Marois? Son gouvernement est trop faible pour parler d’un revirement.
L’entrée de la Palestine à l’ONU (malgré Harper et Obama)? Le jubilé de diamant de Babeth? La tentative de meurtre sur Marois? Il y eut tant d’élections à travers le Monde. Obama, Poutine, Hollande… etc.
Je suis allé voir la liste des disparus. Interminable cette liste, désespérante. Il y a trop d’entrées pour lire les noms et encore moins leur accomplissement. Pourtant, il ne s’agissait que de gens connus! Et puis, mourir est rarement un évènement, on meurt tous. Ces personnalités furent connues pour leur œuvre et non pour leur décès. Mis à part le nom de mon père, je n’ai jamais inscrit le nom d’un disparu pour caractériser une année.
Le sport? Il y a Armstrong, cet américain hautain et provocateur à qui on a retiré médailles et championnats. Il personnifie la fausse représentation et la tricherie à un niveau rarement vu. Sept Tours de France! Il risque la prison, car il a menti au Congrès. Ailleurs, aux J.O. de Londres, je me souviens de ce gars sans jambes qui courait avec des prothèses à ressorts. C’était ridicule, autant lui installer un réacteur dans l’cul!  Les records battus? Trop nombreux. La grève de la LNH? C’est particulier, joueurs et proprios qui se débattent dans une marmite remplie de fric. L’argent amplifie les défauts.
Cinéma? Littérature? Pas vu grand-chose au grand écran, je devrai cependant aller voir Lincoln et côté livres, les grand-mères se sont réfugiées dans le « soft porn » avec les 50 tons de gris et quelques autres mauvais livres du même genre. Je résume : Un bel homme intelligent et riche (il ne me manque que l’argent) fait des guiliguilis à une jeune fille aux poings liés. Ça s’est vendu par millions. Serait-ce l’éveil des sens sur le tard? C’est moins gênant d’acheter ces livres quand ils sont sur présentoirs.
Que dire des horreurs. On entend parler des horreurs se produisant aux É.-U., mais il y en a partout, à chaque moment. Des tueries, mais aussi des femmes violées qui meurent sans qu’un rapport de police ne soit rédigé. Les drames dits familiaux et innombrables, les enfants exploités, tenus ignorants ou tués pour leurs organes… etc. Choisir un fait c’est oublier les autres. Cette catégorie éclipse toutes les autres et… à chaque année. Sur ce plan, 2012 ne se distingue pas des autres années.
Il y a aussi les anecdotes et les exploits publicisés ou non. Le saut de l’homme Red Bull ayant quitté l’atmosphère grâce à son ballon gonflable, le buzz des médias sociaux, la tempête de neige du présent siècle (cette semaine!)… etc.
Qu’écririez-vous à côté de l’année 2012?
Grand-Langue

16 décembre 2012

Les vieux

Les Vieux
J’ai déjà effleuré le sujet, on en parlait à la radio dernièrement : l’administration d’un centre commercial au Saguenay a fait inscrire sur les tables de l’aire de restauration de ne pas s’y attarder plus de 17 minutes! Parait que les vieux s’y installent à demeure, ne dépensent à peu près rien, jouent aux cartes et nuisent aux clients en quête de places pour se restaurer.
Depuis la nuit des temps, les grands marchés furent des lieux des rencontres, lieux de rassemblement, lieux d’échanges commerciaux, des lieux où les idées et les opinions circulaient, des lieux où l’on découvrait ce qui venait d’ailleurs, où les modes s’imposaient, où on s’exposait, des lieux où les peuples se rencontraient. Aujourd’hui, ça n’a pas changé. Dans les marchés, chacun est bienvenu, il s’agit de lieux universels. Les commerçants souhaitent l’achalandage, les citoyens et consommateurs s’approprient cet espace commun.
Je ne vénère pas inconditionnellement les vieux, les enfants ou les handicapés, comme s’il fallait racheter son âme à longueur de journée face à un groupe ou un autre. Sauf qu’en ce qui concerne les aires communes de restaurations, on ne peut empêcher quelqu’un de les fréquenter sous prétexte de rentabilité. En cette période néolibérale, on se permet de dire que les vieux nuisent, car ils dépensent peu. Naguère, ce sont eux qui consommaient, ils ont donné naissance à ceux et celles qui consomment aujourd’hui. En deux mots, ajoutez des tables, prévoyez des aires plus vastes, plutôt que de les chasser, donnons-leur de l'espace. Notre climat favorise les rassemblements en ces lieux, assumons.
Cependant, chez les petits restaurateurs, à l’heure du midi, il me semble logique et respectueux de ne pas s’étendre avec son journal, ses cartes et ses « gratteux ». Tout le monde n’est pas sensible à la chose. Parmi nos vieux, il y a des malotrus. Ils l’étaient surement à 30 ou 50 ans, ils le sont encore. Le temps ne fait rien à l’affaire! La sagesse que l’on associe aux vieux fait parfois défaut. Quand il n’y a que douze tables dans un établissement et que trois d’entre elles sont occupées par quelques individus qui susurrent un café acheté trois heures plus tôt et que les clients du midi se pointent, je comprends que le proprio leur demande poliment d’aller se dégourdir dehors. Il faut faire la part des choses.
Le poids démographique des vieux augmente dans notre société. Ce n’est pas une raison pour imposer n’importe quoi aux autres. Il m’est arrivé d’aller faire l’épicerie avec mon grand-père. Même si notre panier débordait de victuailles il passait à la caisse rapide, sachant que la caissière ne s’obstinerait pas avec un vieux. Depuis, quand un vieux se pointe à la caisse rapide avec un plein panier, je sais que ce n’est pas innocent! Ce n’est qu’un exemple. J’aime aider les vieux, les écouter, mais, il y a des gens qui ne se sont jamais intéressés à quoi que ce soit, qui ne se sont jamais impliqué dans quoi que ce soit et qui croient que tout leur est dû, qui s'imposent partout avec leur vide intersidéral, qui rêvent d'un billet de loterie gagnant et qui ennuient les autres avec avec leurs opinions insignifiantes basées sur la Une du Journal. Le respect c’est multidirectionnel, même pour les vieux. C'est au nom des vieux que je respecte et que j'estime que j'écris ça.
Après avoir témoigné d’un tas d’exemples où quelques vieux ambitionnaient sur le pain béni, j’ai décidé d’écrire ce billet. Tout le monde a droit au respect et à la politesse. Ainsi, chez le boucher, au guichet de Loto Québec et à la bibliothèque il faut bien se comporter et au besoin, attendre. À bon entendeur salut!
Grand-Langue

2 décembre 2012

Actif jusqu'au bout

Cela s’est passé il y a deux ou trois ans, je rentrais chez moi. Nos lieux proches nous sont si familiers que l’on regarde sans voir les détails. Je venais de croiser un vieillard qui marchait en sens inverse. Tout en roulant, l’image de l’homme m’était restée en tête, sa démarche, son manteau… En entrant les emplettes, je me demandais encore ce que cet homme faisait là, il n’habitait pas le quartier. Sa silhouette me disait quelque chose. Sans que tout soit clair dans mon esprit je rejoignis le bonhomme. Il ne m’a fallu qu’un instant pour le reconnaitre. En criant son nom, un grand sourire apparut sur son visage, il monta dans la voiture et nous retournâmes à la maison.
J’ai connu Louis en 1979, avant de partir en voyage. Nous assistions ensemble à un cours d’espagnol. Il était responsable de l’entretien technique dans un hôpital et préparait sa retraite. L’homme est très cultivé. L’apprentissage des langues est un passetemps, il en parle huit ou neuf. Quelques années s’écoulaient parfois sans qu’on se visite.
Mais que faisait-il dans mon patelin? Il m’a expliqué que depuis quelque temps il avait localisé l'endroit où vivaient ses amis, ses connaissances. Il ne se séparait pas d’un calepin rempli de plans détaillés tirés de Google et annotés pour indiquer les menus détails comme le nombre de pas entre l’arrêt d’autobus et ma maison. Tout y était, les noms des rues, les repères, les circuits d’autobus, le temps qu’il fallait prévoir pour se rendre à destination, les divers horaires d’autobus et de trains. Plusieurs fois par semaine donc, il quittait sa femme pour une destination différente. Un jour, sur une route, en rase campagne, il aperçut un drapeau belge (son pays d’origine) sur la devanture d’une maison. Il descendit du bus, cogna à la porte et fit connaissance avec les occupants. Depuis, cette maison fait partie de ses destinations. Ses escapades se limitent à un rayon de 70 km autour de Montréal.
Je lui ai demandé s’il venait souvent chez moi et ce qu’il faisait en mon absence. Il m’a dit qu’il faisait le tour de la maison, du terrain, qu’il observait les environs, que les changements dans une vie se remarquent par de menus détails. Il revoyait le passé, jouait avec mon chien à travers la porte vitrée de la cour. Il s’installait ensuite dans la balançoire et mangeait parfois un sandwich avant de repartir. J’étais estomaqué! Ça fait tout drôle de savoir que quelqu’un vient voir chez vous si tout va bien… même en votre absence. Nous avons passé la soirée ensemble et avons discuté fort longtemps, malgré un problème de surdité qui le rend fou. Les échanges avec lui sont passionnants, il a vécu tant d’évènements, connu tant de gens. Ma conjointe l’adore, elle dit que c’est comme avoir un grand-père qui veille sur nous! L’homme est tellement poli, attentionné et il se souvient de chaque mot prononcé. Nous sommes allés le visiter chez lui. Il habite une grosse maison face à la Rivière des Prairies. Son épouse m’a dit qu’il préparait ses sorties la veille, il se demandait comment allaient les enfants, les parents, il se demandait s'il devait mettre en contact ceux qui avaient besoin des autres.
Je ne sais plus quel âge il a, 85 ans, surement plus. Il est dans une forme superbe et espère vivre longtemps encore. Il adore se balader en bus, il achète la « passe mensuelle » lui permettant d’aller le plus loin possible. Il a fait le tour du monde plus d’une fois, cela ne l’intéresse plus. Il a connu la guerre, les Allemands ont fait de la maison familiale leur quartier général, ensuite les Américains ont fait de même. Il est venu s’établir ici, a  milité pour l’indépendance du Québec, il a eu des enfants et le malheur a voulu que sa fille qui dansait pour la troupe de Maurice Béjart connaisse des problèmes de santé mentale après avoir eu une petite fille. C’est donc Louis qui s’est occupé de sa fille… et de la petite, tout en guérissant lui-même d’un cancer. Puis son épouse dut subir des interventions pour deux cancers. Il ne se plaint jamais de cela, son épouse non plus. Il se préoccupe des autres et me dit souvent que s’il était plus jeune, il trouverait une solution technique pour les malentendants.
Mercredi passé je ne suis pas allé travailler. Pendant la journée je suis allé au centre commercial local. Il y avait là beaucoup de vieux. Je crois que c’est toujours comme ça. Ils se rendent là, ils achètent des billets de loterie, ils prennent un café, ils sont mal foutus, mal rasés, mal peignés, pas fiers, ils se plaignent pour des broutilles, ils n’ont aucun projet. Je me suis dit que quelque part il y a un autre vieux qui est en route vers une destination quelconque, pour échanger et peut-être aider une personne qu’il connait, ou qu’il ne connait pas. Louis n’abandonne pas, il cherche à être utile, il apprécie les choses simples. En ce moment, il apprend le russe, on ne sait jamais, ça pourrait être utile. Combien y a-t-il de vieux comme ça? Vous connaissez certainement des gens comme Louis qui participent à la vie de tous, il faut apprécier ces personnes, leur dire.
Depuis que je sais que Louis vient parfois chez moi, le matin quand je quitte la maison, je me dis que ma demeure est entre bonnes mains.
 Grand-Langue

18 novembre 2012

En ramassant les feuilles j'ai pensé à ça...

Dans notre soupe, quel ingrédient a pu nous faire halluciner au point de croire que Denis Coderre ferait un bon maire pour Montréal?
Sans qu’on le réalise, on a convaincu le peuple que deux hommes enfermés dans une cage qui se tapent dessus à coups de poings et coups de pied pratiquent un sport. On dira « l’octogone » en parlant de l’enclos pendant qu’une agence de markéting peaufinera l’image des gladiateurs saignants et seigneurs.
À ceux qui se disent indignés, pourquoi personne ne se révolte de voir l’ex-maire de Laval partir avec une compensation monétaire? Faut le faire! On suspecte l’homme d’avoir volé les contribuables pendant 23 ans! Où sont les carrés rouges qui disaient se battre pour autre chose que leurs frais d’études (rire)?
Notre première ministre fut élue en promettant de refiler aux riches la taxe de 200$ pour la santé. Cette même personne affirme maintenant que les riches c’est nous. Je ne la digère pas celle-là.
La juge Charbonneau retournera au Palais de justice après nous avoir expliqué qu'à peu près tout le monde nous vole chaque jour.
On apprend que les travaux annoncés sur les ponts et échangeurs couteront trois fois le montant prévu.
Ça va tellement mal qu'il faudrait une commission d’enquête pour savoir ce qui se passe dans la tête de l'honnête citoyen... s'il existe.
Vous sentez-vous manipulés? Abandonnés? Orphelins? Qu’est-ce qu’on fait avec ça? On ouvre une autre bouteille? On s’accroche à d’autres illusions?

On va se coucher.
Grand-Langue

3 novembre 2012

Ça m'apprendra!

Un
Un homme a déjà affirmé que les vacances nuisent au travail et qu’en conséquence, il cesserait de travailler,  pour éviter les vacances. C’est peut-être ce que je devrais faire.

Plus tôt dans l’année, à l’été, tout se passait bien. Puis les vacances sont arrivées, cela a tout bouleversé. Je me suis expatrié, pendant quelques semaines. Un beau matin, loin d’ici, mon hôte m’apprend qu’il y a eu élection au Québec et qu’un hurluberlu en pyjama a abattu un technicien. Étrange pays que le Québec. Je n’ai rien compris à cette affaire sinon que Charest ferait ses valises, que Marois retomberait sur Terre, que la CAQ avait fendu l’air et que les Libéraux avaient presque repris le pouvoir! Étrangement, je ne me sentais pas concerné. J’étais ailleurs d’esprit. Physiquement, grâce aux gadgets électroniques, on n’est jamais loin.

On m’apprend ensuite que mon (ma) toubib a rendu l’âme. C’est embêtant, je l’aimais bien. Qui me soignera maintenant? Je l’ignore. Y’a des choses curieuses qui surviennent, des aberrations. Le médecin qui nous soigne n’est pas censé mourir. Il y a contradiction, une erreur naturelle. Il y a quelques années, j’ai voulu jeter ma poubelle aux rebuts. Jeter une poubelle n’est pas simple. L’éboueur ne met pas de poubelles dans sa benne, seulement son contenu. Après quelques vaines tentatives, j’ai adopté un plan par étapes. J’ai jeté le couvercle en plastique de ma poubelle au recyclage. Devinez quoi, le recycleur a pris le contenu du bac de recyclage, mais a laissé le couvercle sur ma pelouse. J’ai finalement découpé le couvercle et la poubelle en petits morceaux et déposé le tout dans le fond de ma nouvelle poubelle! Ce faisant, j’ai déjoué l’ordre normal des choses. Si un éboueur n’accepte pas qu’on jette une poubelle aux rebuts, comment se fait-il que le Maitre du Monde puisse accepter qu’une soignante meure? Sale affaire, le Grand Manitou est un imposteur. Notez bien, je ne compare mon ex-médecin à une poubelle, j’attaque les supposées lois naturelles.

Je saute quelques paragraphes et je reviens à la maison. Il y a eu de forts vents, j’ai des tas de choses à réparer, mais il pleut. Je bosse de nombreuses heures au bureau et quand j’arrive chez moi il pleut et la noirceur prévaut, il pleut aussi les weekends. Toujours est-il que je suis encore en train de tailler ma très longue haie de cèdres et d'effectuer d'autres tâches extérieures. Je n’ai même pas (ou à peu près pas) enfourché ma nouvelle bécane.

Débordé de travail, je suis découragé. Puisque personne ne m’offre d’enveloppes brunes, que j’accepterais, j’ai pensé acheter un billet de loterie. Je n’ai jamais souhaité devenir riche. J’ai entendu au journal télévisé que l’argent facilement obtenu constitue un « cadeau empoisonné ». Je suis d’accord avec ça. J’ai de la difficulté à administrer un simple salaire, que faire d’un gros montant? Conscient des malheurs qu’entraine l’argent, je ne pourrais pas le donner non plus puisque je ne veux pas le malheur des autres. Par contre, sans dépenser et sans donner ce fric, je pourrais rester à la maison et tailler ma haie. Avouez que je ne sombre pas dans la démesure ou la cupidité.

Je vous ferai grâce des inconvénients de ne pas avoir de hockey à la télévision le samedi soir ou de défilés au son des casseroles, de savoir qu’une partie de nos taxes vont à la communauté italienne de Montréal et à de sympathiques fonctionnaires, que le prix des travaux publics sont gonflés, que le Pont-Tunnel est fermé, qu’après mure réflexion, le gouvernement québécois me considère « riche » et que je paierai la fameuse taxe médicale… Ça m’apprendra de m’éloigner trop longtemps!

Finalement, les vacances c’est comme l’argent : faut pas en avoir trop, ça cause des soucis. Tout allait bien cet été!

Grand-Langue

11 août 2012

Roméo et Moi

Cet été j’ai enfourché ma bécane. Contrairement aux dernières années, j’ai beaucoup roulé. Ma fidèle monture se nomme Roméo, en l’honneur de Roméo Morin que j’ai rencontré en 1976, sur la rue Sherbrooke, en face du stade, pendant les JO. J’ai passé mon enfance, ma jeunesse et une bonne partie de ma vie d'adulte sur deux roues. Je reprends du service.

Je ne suis pas un cycliste, je fais des balades, je « tourisme » en pédalant, je me déplace en compagnie de Roméo, je « paysage » sur ma selle, j’observe sans aller trop vite. Je roule la nuit dans mon patelin ou à Montréal, rarement sur les pistes cyclables, il y a trop de cyclistes, des malades qui jouent aux sportifs, des mobylettes, des planches qui zigzaguent, des chaises électriques… etc. En campagne, les cyclistes me dépassent, ils roulent en groupe sur des formules 1 qui font « zzzzzzzz ». Au petit matin, dans mon bidon c’est du café qu’il y a plutôt que du Gatorade, j’écoute parfois la radio, car les paysages pittoresques, on s’en lasse à la longue. Paraît qu’à Montréal on octroie des contraventions à ceux qui ont des écouteurs. À Montréal on veut votre bien ($).

Par contre, je peux rouler longtemps, m’arrêter longtemps aussi. J’accumule les km, mais la vitesse moyenne est faible (rire). Ainsi, j’admire les « Blais Pédale Blais » qui explorent la planète sur leur bécane. Je roule parfois avec d’autres, ma fille, mon gendre, la belle mère de ma fille ou mon fils sauf qu’ils roulent tous trop vite pour moi, ils ne s’arrêtent pas pour lire, dormir ou prendre un café. Quand je les rejoins, je leur raconte mon parcours, comme s’ils n’avaient pas emprunté le même que moi!

Finalement, je suis un promeneur solitaire, je m’entends assez bien avec moi-même.

En fin de semaine passée, à St-Hyacinthe, j’empruntais un carrefour giratoire. Il ne s’agit pas d’un vrai rondpoint, il fut dessiné avant qu’on les importe au Québec. Ce carrefour est sous le niveau du sol et au sommet d’une des falaises, il y a toujours plusieurs vieux d’installés là, contre la clôture de broche. Ils observent le va-et-vient des voitures, des piétons et des cyclistes. Je m’arrête à chaque fois, je lève la tête, prends une gorgée d’eau et salue les vieux. Les plus éveillés retournent mon salut. Les vieux ne changent pas. Enfin, on les remplace continuellement, mais les recrues ressemblent beaucoup à ceux qu’ils remplacent. Appuyés sur leur marchette ou assis dans leur chaise roulante, ils s’installent là, dans le fond de la cour dès qu’il fait beau. Quand je serai vieux comme eux, j’espère que je pourrai profiter d’une vue semblable.

Il y a quelques semaines, en revenant de St-Ours mon pneu éclate, rien à faire avec ça. Ma fille et son conjoint sont loin devant. Comment les avertir? Bof, je m’installe sur le bord du chemin et lève le pouce. Cinq minutes plus tard, une camionnette s’arrête, on attache mon vélo sur son porte-vélo et le bonhomme demande à sa famille de me faire de la place. C’était le proprio d’une boutique vélo à St-Denis-sur-Richelieu, l'instigateur d’un projet de piste cyclable qui longerait le Richelieu dans son entièreté, un homme féru d’histoire. Nous échangeons, il me parle des vignobles qui étaient nombreux au XIXème siècle dans la région. Nous dépassons ma fille et mon gendre sans leur faire signe, il me descend à St-Charles, près de ma voiture et me dit : « faites croire à vos enfants que vous avez roulé plus vite qu’eux, à travers les champs, et quand vous aurez besoin d’un graissage, venez à ma boutique ». Ce fut une chouette balade.

C’est ainsi que j’ai passé mon été, un été trop chaud. J’ai aussi plongé dans la piscine, j’ai bossé le reste du temps. Je serai en vacance bientôt, quand il fera moins chaud, quand vous irez voter, quand les carrés rouges reprendront du service. Je ne verrai pas ça, je serai ailleurs, sans ma bécane. Je ne m'informerai probablement même pas du résultat du scrutin.

Grand-Langue

5 août 2012

Huit sur Dix

En
En parlant de la lutte contre la corruption Jean Charest s’octroie une note de 8/10.
8/ 10? C’est ce que je lui donne, pour sa lutte en faveur de la corruption.
Grand-Langue

24 juin 2012

Rire jaune

Je m’étonne depuis longtemps de la popularité de ceux que l’on qualifie d’humoristes. Nul besoin pour ces  « stand-up comic »  d’être très doués pour gagner en popularité ou en richesse. À défaut d’être drôles, ils amusent, ils m’amusent aussi. Le spectacle est rarement d’un bon calibre, il est souvent banal quand il ne sombre pas dans le très facile. S’il ne fait pas rire ou réfléchir, au mieux il distrait. Chacun peut s’exprimer ou dépenser son fric à sa guise. Je ne paierais pas pour entendre un « humoriste », mais je les regarde parfois à la télé. Heureusement pour eux, une même blague peut être dite de mille façons. Quelques-uns sont talentueux.
Le nombre de spectacles produits m’impressionne. Les gens sont-ils dépressifs au point de devoir payer pour qu'on leur tire quelques rires? Les spectacles d’humour ont toujours existé, je sais. Rien de plus naturel, mais, ils tiennent le haut du pavé, bébéficiant d'une certaine stature, sinon d'une forme de crédibilité aux humoristes. Voilà une autre chose qui m’agace. Ces séances de rires collectifs à prix élevés constituent-elles autant de thérapies collectives? Ne sait-on plus rire sans être désinhibés par un humoriste diplômé d’une école reconnue? Le rire et l’humour ne font-ils pas partie de notre nature que notre esprit devrait commander à volonté? Autrement, je me demande de quoi il s’agit.
Il y a humoriste et humoriste. Certains sont carrément drôles, d’autres passeront des messages ou feront dans la subtilité. Depuis quelque temps, par l'action heureuse des médias, il y a moyen de faire fortune sans avoir de grandes idées, sans création, sans originalité. Suffit d’apprendre des techniques de scène, de s’associer à de bons imprésarios et à de bons scribes (rarissime). Certains opteront pour le vulgaire (valeur sure) ou l’insulte (encore meilleur) sous prétexte que l’humour permet tout, que l’on n’a pas droit de leur prêter de mauvaises intentions malgré certains textes se voulant plus brun que brun. La réalité? C’est le cash ($) qui motive, comme c’est le cas pour nombre d’entre nous (rire) sauf que personne au travail ne me fait une ovation debout ou paie 80$ pour m’entendre parler pipi-caca.
J’ai noté ce mot de Georges Brassens : l’humour c’est la politesse du désespoir. J’ai parfois l’impression que nous sommes désespérés et à défaut d’un sauveur, nous adorerons le blagueur. Quoi qu’il raconte, aussi bas puisse-t-il descendre, nous le suivrons. J’appelle ça de l’humour morbide. Pas facile de se désintoxiquer de cette merde pour retrouver le rire sain. J’en arrive à l’évènement comique de la semaine.
Nos amis de la CLASSE (très drôles), ont botté le cul des humoristes. Ces derniers, préoccupés par leur capital de popularité, avaient organisé un spectacle « d’humour » au profit des carrés rouges (ne pas confondre avec les carrés aux framboises que j’adore). Les gens de la CLASSE considéraient cet argent sale, à cause des humoristes capitalistes sans vergogne. Les humoristes capitalistes sans vergogne et INDIGNÉS, ont alors décidé de ne pas leur remettre l’argent sale que refusait l’association des casseroles bruyantes.
Comment ne pas donner d’argent à des gens qui n’en veulent pas? Juste avec ça, y’a moyen d’écrire des sketchs. Je pense à réorienter ma carrière. À peu près tous les médias ont ridiculisé la CLASSE qui refusait l'argent sous prétexte que trop d’humoristes produisent des spectacles sexistes, racistes et discriminatoires, dont le simple but est de faire du fric (oubliez les second et troisième niveaux). Dans mon esprit, les gens de la CLASSE ont gagné des points, mais nous sommes tellement peu habitués à un brin d’authenticité que la seule chose que nos médias ont pu faire, c’était de se moquer de la décision de la CLASSE. Aucun média n’a parlé du pipi-caca, du « sale » fric, de ce que rapportent ($) les excréments oraux, des subventions gouvernementales au pipi-caca, et des nombreuses et véritables causes que nos humoristes auraient pu adopter.
Les très intelligents lecteurs que vous êtes ferez la distinction entre certains humoristes et d’autres. Évidemment, tout le monde a droit de parole, mais personne ne vous oblige à trouver drôle ce qui ne l’est pas. Aujourd’hui c’est la fête nationale, le mouton est en vedette, néanmoins, rien ne nous oblige à suivre quiconque.
Grand-Langue

2 juin 2012

Vomissure

Sur le merveilleux monde du WEB, pendant une dizaine de jours on a pu voir un homme en tuer un autre, perpétrer un acte de nécrophilie puis démembrer la pauvre victime. Je m’abstiens des détails. Même si je n’ai pas vu le film, j’ai des images dans la tête. J'apprends que la vidéo n'est plus en ligne depuis quelques heures. Puisque l’affaire a fait le tour du Monde, de nombreux curieux furent tentés par l’expérience que constitue un tel visionnement. C'est déprimant.

Dans cette histoire, on croirait que la victime joue un rôle, un second rôle. C'est comme si chaque membre du corps était plus important que le tout. Le sang écœure, l’acte sexuel répugne, le découpage en amuse certains mais de façon générale, j’ose croire que ça dégoute. Je ne veux pas savoir combien de gens sont allés visiter le site en question, par respect pour la victime, n’oublions pas  que l’ensemble des membres répartis un peu partout, constituait, il n’y a pas longtemps, un être humain, avec une tête, une vie, des sentiments. Le second rôle était joué par quelqu’un d’aussi vrai que vous et moi.

Et les parents de la victime, comment ont-ils pu réagir à l’annonce de la nouvelle? Peut-être ont-ils appris "le fait divers" pour ensuite réaliser que la pièce découpée était leur enfant.

Silence.

Peut-être recevront-ils un colis dans les prochains jours. J’espère que non. Patrick Sénécal n’aurait pas inventé meilleur scénario. Et le film est probabllement encore disponible quelque part sur le WEB, gratuitement.

Ne tenez aucun propos diffamatoire sur le WEB vous pourriez être poursuivi. Cependant vous pouvez offrir ce film. Allez taper sur vos casseroles car il y a là matière à s’indigner, je décrète cela unilatéralement. Et si le second rôle avait été tenu par un personnage important, la chose se déroulerait-elle de la même façon? Le film aurait-il tenu l'affiche aussi longtemps? Le fait qu’il s’agisse de gais, est-ce que ça rend plus acceptable cette vidéo gratuite? Les parents du Chinois dépecé iront-ils visionner le film? La Chine c’est populeux, est-ce que le site gore en question a fait beaucoup de fric grâce à ce court métrage? Chose certaine, ce fut une fameuse publicité pour eux.

Mes questions peuvent sembler étranges et cruelles mais puisque ce film fut offert à tous, en toute légalité, je peux écrire ce que je veux. Mon sujet, c’est la victime, sa condition et son exploitation. La victime est d’abord celle de son assassin mais elle est aussi celle d’un drôle de principe voulant que l’on puisse TOUT montrer sans que le simple sens commun ne parvienne à limiter cette « ridicule liberté ». Dans un sens, nous sommes tous victimes de cette fausse liberté. Il existe de grands principes qui deviennent ridicules en certaines circonstances. Quelqu’un m’a dit : « on n’est pas obligé d’aller voir la vidéo ». Évidemment! J’ai presque répondu : et tes ados, ont-ils vu la vidéo? Et la famille de la victime, en sachant que tout le monde pouvait voir ce foutu film et qu'il circule en catimini, que ressent-elle?

Mon billet n’est pas une sortie contre le WEB ou contre la liberté d’expression ou contre le droit de gérer un site en conformité avec la loi. La liberté a un prix, bien vrai mais quoi qu'il en soit, ce billet est d'abord une façon de vomir ce que je ressens.

Grand Langue

21 mai 2012

Sacré Restif!

Restif de la Bretonne. Il s’agit d’un obscur écrivain qui observait ce qui se passait à Paris, la nuit, pour ensuite faire rapport à quelques bourgeois et bourgeoises. Ce que j’ai lu de lui m’a fort impressionné. Nos journaleux auraient avantage à le lire pour réaliser ce qu’est une description. L’écrivain était aussi imprimeur, il frayait avec la petite noblesse, avec la bourgeoisie, avec certains intellectuels.

Dans un chapitre il décrivait ce qui se passait dès que le soleil se couchait lors de la révolution française,  décrivant dans le détail la prise de la Bastille, les événements de la Salpetrière, les décapitations, etc. Il stipulait que la presque totalité des méfaits ou actes brutaux étaient le fait de voyous, et non pas des révolutionnaires.  Il répète cela à maintes reprises, spécifiant à ses mécènes que la révolte était fomentée par quelques individus, qu’une partie de la population adhéraient à leurs idées sans se poser de questions, marchant, un pas derrière, et que ceux qui faisaient le saccage et le sale boulot étaient des voyous. Il comparait les voyous à des mercenaires qui n’exigeaient aucune somme d’argent pour agir et que leur rôle, sans qu’ils ne le sachent, était indispensable.

Je fais un parallèle avec ce qui se passe à Montréal. C’est devenu une fête, un gros party. On vient de plus loin pour participer aux manifestations! Assister aux marches c’est plutôt ennuyant, à moins de s’alimenter des commentaires émis ou que l’on veuille faire un peu d’exercice, ce qui constitue un bon prétexte à mes yeux. Avec un peu de chance on peut se retrouver à un endroit où il y a de l’action. Alors là, l’adrénaline monte de façon spectaculaire, on affronte les policiers qui incarnent les méchants et avec un peu de chance on s’en sort avec de fortes émotions.  On peut leur lancer de vraies pierres et recevoir de vrais coups! C’est gratos!

Les étudiants sont assez intelligents pour savoir qu’il vaut mieux ne pas traîner un dossier judiciaire, cela empêche d’entrer aux USA, de bosser dans plusieurs pays européens… etc. Ils doivent faire gaffe. Par contre, les voyous eux, se foutent de cela et une nuit en prison c’est une opportunité pour revoir de vieux copains. Je ne m’étonne pas que des casseurs s’insèrent dans les manifestations, il s’agit d’un phénomène naturel et voulu. Ils sont à la solde des organisateurs, sans le savoir. Il y a aussi les badins (dont je suis), ceux qui sont attirés par l’expérience, les anarchistes de toutes les époques et de toutes les causes, les membres de « l’artistocratie », ces artistes accrochés aux mamelles gouvernementales qui souhaitent augmenter leur capital de sympathie et bientôt se joindront à eux quelques étudiants d’autres provinces et des USA qui sauront profiter des distractions estivales, il y a même quelques étudiants. Bref, vu du balcon, ces manifestations  ressemblent à de longs défilés. Qui sait, on ajoutera peut-être une carte postale à Montréal!

J’entends déjà de gros mots comme « armée, émeute, révolution… etc ».  C’est de la musique aux oreilles des uns qui souhaitent l’anarchie et à celles des autres qui cherchent un prétexte pour se faire réélire. Il y a quelques mois Charest n’avait AUCUNE chance d’être réélu. Voilà qu’il peut maintenant envisager la possibilité… Je ne peux imaginer la réélection de Charest. Je pense à la commission d’enquête sur la corruption, aux gaz de schisme, et surtout au Plan Nord.  Ces manifestations festives et divertissantes n’empêchent-elles pas de nous concentrer sur ces enjeux majeurs et fondamentaux ou feront-elles tomber le gouvernement Libéral?

En même temps on ne peut céder à la violence. Quel fouillis! Quelles actions malhabiles!

Grand-Langue

9 avril 2012

Priez pour moi

« Je vais prier pour toi ». C’est ce que m’avait dit une vieille tante avant ma période d’examens. J’étais resté coi. J’ai demandé à mon frère si j’avais bien compris. Pourquoi voulait-elle prier pour moi? Dans sa grande sagesse, mon frère avait répondu «  niaiseux, ça prendrait un miracle pour que tu réussisses ». Mis à part mon idiot de frère, personne ne jugeait utile de me dire pourquoi ma tante voulait prier pour moi. Plus tard, dans la voiture, mon père m’avait dit, laisse ta tante tranquille, ça lui fait du bien de prier pour les autres. Mon père avait un sens pratique des choses. Ma mère ne partageait pas ses propos, elle soupirait quand mon père parlait ainsi.

Ma mère fréquentait les églises, pas mon père. C’est-à-dire que mon père aimait les églises, pour d’autres raisons, pour le calme ambiant, pour l’architecture, pour y faire un somme l’après-midi quand il était sur la route, entre deux clients. Il aimait les églises pour ça. Ma mère elle, c’était compliqué. Pour comprendre sa démarche, il fallait lire la bible, écouter ce que disaient les prêtres. Après toutes ces démarches, on pouvait espérer être sauvé. Sauvé de quoi? Je ne l’ai jamais su. Je préférais la philosophie de mon père : mène une bonne vie et tout ira bien. C’était simple avec lui, n’empêche que tout allait déjà bien et quand je le lui disais il répondait : « tant mieux, c’est toi qui le sais ». Quel contraste entre mon père et ma mère. Sur ce point seulement, car quand il parlait de politique ou d’autres sujets, là, mon père discourait de façon savante. Je ne comprenais pas grand-chose, mais on aurait dit que ça se tenait, ce n’était pas comme les discours de ma mère sur la religion, y’avait moins de mystères, il ne disait jamais « faut avoir la foi pour comprendre ». Mon père, faute d’opposant, argumentait avec lui-même, il s’opposait face à lui-même, il prouvait ce qu’il avançait et tirait une conclusion. Ça se passait surtout à la table, au souper. Nous on écoutait et on se sentait un peu plus intelligents même si l'on ne comprenait pas tout. Généralement, ses discours étaient amorcés par un commentaire ou une nouvelle à la radio.

Tout au long de ma vie, il y a des gens qui tenaient à prier pour moi, surtout des femmes. C’est encore comme ça aujourd’hui. La veille d’une épreuve, au moment de se quitter, pendant une maladie, j’ai toujours eu quelqu’un qui priait pour moi. Je ne me pose plus de question, je me dis que ça doit leur faire du bien de prier comme ça. Mon père avait raison. À moins que ces gens se sentent responsables de compenser pour mon manque d’ardeur religieuse. Par exemple, il y a quelques années, la conjointe d’un ami a prié pour moi alors que j’étais alité à l’hôpital. Comme à chaque matin je m’éveillais à peu de choses près dans le même état que je m’étais endormi la veille, elle a conclu que ses prières avaient été payantes. Je lui ai dit que je devais ça à ses prières, en sortant de ma chambre elle ne touchait pas à terre! C’est peut-être ça le bienfait des prières. Même chose pour ma tante qui, en apprenant que j’avais passé avec succès mes examens, avait conclu que sa foi avait guidé mes réponses. Avoir su, je n’aurais pas étudié autant.

D’autres, ceux qui savent que je ne suis pas dans le fan-club de Jésus, diront «  on t’envoie des ondes ». Quelle fréquence dois-je syntoniser? Je voudrais répondre « ménagez vos émetteurs, il n’y a rien qui entre dans cet immeuble! » Ce n’est pas commode d’être sceptique. Soyez tranquille, mon esprit que je juge cartésien n’a pas toujours gain de cause. On m’a déjà dit « je ne suis pas croyante moi non plus, mais si un jour un de tes enfants se retrouve entre la vie et la mort, crois-moi, tu apprendras ce qu’est la prière! ». Heeuu, qu’est-ce que mon père aurait dit… probablement rien.

Grand-Langue

25 mars 2012

Soirée tranquille

Dernièrement, j’ai assisté à un très beau spectacle. C’était Kind of Blue, cette œuvre de Miles Davis. Une œuvre phare dit-on. Cette suite est un état d’esprit, une atmosphère. On nous a demandé de ne pas applaudir après les solos ou entre les pièces, il fallait seulement écouter, se laisser aller.
Pas facile au Québec de ne pas applaudir. On veut tellement se faire aimer des artistes, on veut tellement être le meilleur public au Monde qu’on s’épuise en offrant des ovations debout, même quand la prestation est moyenne, on se lève et on se pète les veines des mains, on lance des hourras! On sent toujours l’irrésistible besoin de faire du bruit à la fin d’un solo alors qu’il faut justement écouter la passation du flambeau, la jonction entre le soliste et l’orchestre qui se font à la fin du phrasé. Tout le monde le sait, ici on félicite même le pilote qui pose son avion sans incident.
Ce soir-là, les musiciens ont dit : taisez-vous, laissez-nous vous mener quelque part. J’ai apprécié leur requête sauf que ce sont eux qui ont parlé. On nous a expliqué l’origine de l’œuvre, la date de sa création, la date de la première prestation et qu’après cet évènement, le jazz tel qu’on le connait venait de naitre. Ils ont dit plusieurs autres choses que je n’ai pas écoutées.
Je me suis dit « eux aussi auraient mieux fait de se taire ». La même chose se produit en peinture, en littérature, dans les sports, en science. Nous ressentons ce besoin de planter des repères un peu partout. Ça rassure. Nous aimons croire que c’est une découverte précise qui a tout changé, que c’est une composition particulière qui a ouvert le chemin… etc. Nous avons beaucoup de difficulté à apprécier les œuvres pour ce qu’elles sont, tout simplement. Il ne faut pas toujours intellectualiser.
Même si l’histoire m’intéresse, je ne souhaite pas toujours entendre ces énoncés. Je crois que tout fini par se produire, peu importe grâce à qui, où et quand. Si on ne croit pas à cela, il faudrait alors se demander qu’est-ce qui aurait dû être créé et qui ne l’a pas été, à cause de qui, à cause de quoi. C’est à devenir fou.
Il y a des choses qui ont avantage à être appréciées par nos sens sans autres formes d’analyses, sans réflexions savantes, sans avoir à lire ce que les spécialistes affirment. Finalement, ce fut un concert mémorable. Malheureusement, il y eut des gens pour applaudir un peu n’importe quand, il ya eu des hourras. Les musiciens, de grands jazzmans, ont ri et ils ont joué. J’avoue qu’après avoir entendu cette musique aussi calme que ravissante,  interprétée de façon magique, j’aurais voulu quitter les lieux dans le silence, sortir de la salle et me retrouver face au Mont-St-Hilaire qu’on devinait dans la nuit.
Grand-Langue

12 mars 2012

Amenez-en des problèmes!

Je lis que l’eau douce est menacée par le réchauffement de la Terre, par l’augmentation de la population mondiale. Un soldat américain aurait tué seize personnes en Afghanistan. Une fillette lutte pour sa vie après être tombée dans une rivière pas loin d’ici. Les Néozélandais demandent que la tonte du mouton devienne une discipline olympique. En Syrie, ça ne semble pas très bien aller, c’est ce qu’on dit. Je passe par-dessus les sports, par-dessus les arts, par-dessus l’économie, par-dessus les blogues d’une vingtaine de journalistes. J’apprends qu’Oreo fête ses cent ans!

Je n’ai regardé qu’un journal électronique, j’ai accès à des milliers de sites du même genre, en français. Il y en a dans toutes les langues, tous les pays, toutes les villes. Lire un seul de ces sites au complet est impossible. Les journaux papier existent encore, les revues aussi. Il y a la télé, les autres facettes d’Internet, les publications spécialisées. Bref, il existe pas mal de canaux d’informations. Ma question est la suivante : où s’en va-t-on avec ça? Je veux dire, une fois qu’on a cerné un problème, il faut le résoudre. Bon, avec lequel commence-t-on? Il faut prioriser.

Ma belle-sœur est d’avis qu’il faut d’abord enfermer les pédophiles. Son fils croit qu’il faut plutôt éliminer les frais scolaires. Nous étions en train de réfléchir à ça quand un vieux monsieur s’est mêlé de notre conversation et nous a dit que nous n’irions nulle part si on ne réglait pas d'abord le problème de la faim dans le Monde. Il y a cette fille à deux tables de la mienne qui me regardait manger mon sandwich au rosbif comme si j’étais responsable des problèmes qu’engendre l’agriculture moderne alors qu’avec tous les piercings qu’elle a dans le visage, elle pourrait à elle seule vider une mine du Plan Nord. C’est ma fille qui m’a ramené sur Terre en s’exclamant : à quoi bon sauver l’humanité si le Canadien de Montréal ne fait pas les séries éliminatoires! Il y eut un silence, un moment de méditation.

Sérieusement, est-ce qu’on s’occupe de l’eau douce ou de la Syrie en premier? Je sais, ce ne sont pas les problèmes qui manquent. Et le chômage existe? Non mais, vous ne trouvez pas qu’on a assez de pain sur la planche pour occuper tout le monde? C'est ainsi que, sans même l’avoir prévu, j’ai réglé le problème du chômage.

Réfléchir ainsi ça donne faim.

Je crois que je vais aller fêter les 100 ans des biscuits Oreo, avec un bon verre de lait.

Demain je règlerai autre chose.

Grand-Langue

4 mars 2012

Comment je suis devenu stupide

Éprouver un urgent besoin de quitter des invités pour aller prendre l’air et ce faisant, ressentir un réel bienêtre, c’est une chose que vous avez vécue, vous, lecteurs intelligents. Quand certaines discussions volent à ras le sol, vous vous demandez: comment peut-on consacrer sa vie à de telles insignifiances? Il existe des sujets conçus pour être vidés de leur contenu en quelques minutes. Pourtant, il se peut que votre entourage fasse justement de ces thèmes une source intarissable d’échanges, de discussions, une raison de vivre. Si par malheur, vous baignez dans un environnement semblable, vous serez marginalisé! À la longue vous vous sentirez « malade ». Existe-t-il un remède à la chose? Oui : la stupidité, suffit de devenir stupide, de façon permanente.

« L’intelligence rend malheureux, solitaire, pauvre, quand le déguisement de l’intelligence offre une immortalité de papier journal…»

Antoine, jeune homme super intelligent, sans muscles et sans copine a compris cela. Il avait décidé de changer de vie et souhaitait maintenant communier avec « l’opinion publique ». Ainsi, « … il est clair que la stupidité est plus dans la manière de faire les choses ou de les considérer dans les choses elles-mêmes. En même temps, avoir des préjugés est stupide, aussi Antoine trouva que c’était un bon commencement pour sa nouvelle vie. » Le type avait aussi remarqué que l’ivresse rend l’homme intéressant pour les autres, qu’on écoute un ivrogne avec intérêt et bonne humeur. Même chose pour un grand malade, un suicidaire étant l’icône suprême, à cause de l’attention qu’il suscite. Antoine tenta de devenir un alcoolique suicidaire. Pas facile pour quelqu’un qui n’a jamais bu et puis, réussir son suicide, malgré les conseils de chacun relevait de l’exploit!

Au lieu de cela, il demanda une lobotomie à son médecin qui lui offrit des tranquillisants (méthode moderne). Son angoisse disparut. Il demanda ensuite aux quelques amis qu’il avait dans son ancienne vie de n’aborder que des sujets « simples », il entreposa ses livres, troqua les échecs pour le Monopoly, abandonna ses visites à l’université, décora son appartement plus humblement, avec des affiches à la mode, il fréquenta des « amis de consommation », il opta pour la chirurgie de la sueur en s’inscrivant à un gym. Il apprit à commenter le sport et développa un avis pour chaque sujet, il s’intéressa à l’argent, devint riche, s’acheta une voiture et une télé. Pour la première fois de sa vie, de jolies filles s’intéressèrent à lui, jusqu’ici il n’avait connu que des victimes « d’inégalités naturelles ». Bref, il devint con.

Ses anciens amis, craignant qu’il reste connard toute sa vie, décidèrent d’aller à son secours et de subjuguer son esprit en déposant chez lui des lectures telles que la Correspondance de Flaubert. Ils organisèrent aussi une séance de désenvoutement. Antoine croyait jouer un rôle, mais il avait oublié que c’est toujours soi que l’on corrompt le plus facilement.

Ce blogue n’est pas un blogue littéraire, mais je tenais à vous recommander ce « grand petit livre » écrit par Martin Page. L’écriture est formidable, les tournures de phrases sont originales, les citations ne manquent pas et l’intérêt est là du début à la fin, contrairement à plusieurs auteurs qui mettent le paquet sur la première phrase et qui chlorophormisent le lecteur après vingt pages.

C’est aussi un livre drôle, un livre qui pourrait être un essai, mais l’auteur n’oserait pas prétendre cela. Ce qui est drôle en même temps ne l’est pas. Je me promets de le relire, très lentement, car il y a de la matière à chaque page. Voici d'autres extrait :

En parlant de l’argent :

« Je n’ai pas de temps à perdre avec des gens qui veulent être aimés pour leur personnalité. Si encore vous étiez beau, vous trouveriez sans mal des filles qui vous aimeraient pour votre humour et votre gentillesse » (sic)

« Il y a des gens à qui les meilleures choses ne réussissent pas. Ils peuvent être riches et endettés, grands et nuls au basket… j’appartiens à l’espèce de ceux qui n’arrivent pas à rentabiliser leurs avantages, pour qui ces avantages sont même des inconvénients. »

« J’ai découvert que l’alcool est lié à l’histoire de l’humanité, et compte plus d’adeptes que le christianisme, le bouddhisme et l’islam réunis ». Très ironique.

Maintenant, la question. Êtes-vous intelligent(e)? Bien sûr que oui, sinon vous ne liriez pas mon blogue. Qu’est-ce que l’intelligence? On s’en fout. Personnellement, je suis d’accord avec l’auteur qui dit que c’est une vertu partagée. J’ajouterai que nous sommes tous idiots et intelligents… dans des proportions variées (rire).

Titre : Comment je suis devenu stupide (9,95$), de Martin Page.

Grand-Langue

20 février 2012

Portrait d'un libraire particulier

Il y a
Il y a quelques années, lors d’une balade dans le quartier j’ai découvert une nouvelle bouquinerie. Un homme dans la soixantaine occupait le local. Nous avons fait connaissance. L’homme n’était pas un grand lecteur, mais il aimait les livres, il aimait ceux qui lisaient. Il m’a montré des livres anciens et m’a questionné quant aux habitudes des lecteurs locaux. Je lui ai dit que je ne croyais pas les gens d’ici particulièrement amoureux des livres. Il se redressa et dit : « mais voyons, tout le monde aime les livres ». Je repense souvent à sa réaction. Je me dis qu’on peut aimer les livres sans les lire.
Le petit commerce était un vrai capharnaüm! Impossible de s’y retrouver, rien n’était classé, il y avait des bouquins partout. Un manuel technique pouvait jouxter un essai et un dico. Les prix étaient agressifs: le prix payé par le bouquiniste + 2$. Ainsi, trois livres identiques pouvaient se vendre : 2$, 6$ et 10$, selon le montant payé par le proprio! Un carton dans la vitrine indiquait les heures d’ouverture. C’était fermé les soirs et weekends. Un commerce ne peut survivre ainsi! Je ne comprenais pas. Un jour il me dit : « Ce commerce est à mon fils, quand il reviendra il s'en occupera. » Où est-il votre fils? Dans l’Ouest du pays.
Parlons du fils, Frédéric. Il détestait l’école, au primaire des professeurs le traitaient de pâte molle. Influencé par ses amis, il abandonne l’école à 15 ans. Il ira travailler en usine pendant quelques années. Il se lassera aussi de l’usine et après une période dépressive, il tentera un retour aux études. Mais voilà, il est reclassé en alphabétisation. C'est un choc pour lui.
Après 18 mois de cours intensifs de soir, en plus de 50 hrs / sem. travaillées à l’usine, il complète son secondaire. De plus, il suivait des petites formations sur l’estime de soi, la gestion du stress, la confiance en soi. Par la suite, il s'inscrira à des cours d'orientation au Carrefour Jeunesse. « À quatre ans je vendais des roches, plus tard j’achetais de la gomme à mâcher pour la revendre à mes camarades du primaire. Un choix de carrière est apparu : je voulais gérer un commerce. »
Il entreprit donc une Attestation d’Études Collégiales (AEC) en gestion de commerce et obtint la deuxième meilleure note, toutes disciplines confondues. Ne parlant pas l’anglais, il s’installe alors à Calgary et déniche un emploi dans un dépanneur le jour alors qu’il suit des cours d’anglais le soir.
À 28 ans, il est victime d'un AVC. Il se fait opérer au cœur et revient au Québec. Il lira beaucoup pendant sa convalescence et décidera de sa mission : donner le gout de la lecture aux jeunes, les encourager à s’instruire, à persévérer, tout en faisant du commerce.
Depuis plus de deux ans, Il administre la bouquinerie de Beloeil (Les Trésors du Futur). On parle de lui dans les journaux locaux, il organise de grandes ventes de livres et grâce à ces ventes, il remettra des bourses de 20$ aux enfants du primaire qui rédigeront de courts textes, d’autres bourses de 100$ seront octroyées à ceux qui fréquentent le secondaire et le CEGEP et qui daigneront composer un texte substantiel et des bourses de $200 seront remises aux titulaires des meilleurs textes.
Quand je vais à cette bouquinerie, c’est à lui que je parle maintenant. Tout a changé. Le local est plus clair, les étagères sont nombreuses, les livres classés, c’est invitant. Frédéric Fortin acquiert de l’assurance et sait parler aux gens. Il a toujours des projets en cours. Aux premiers mots, c’est sa simplicité que l’on remarque et ensuite on devine la volonté de cet homme, sa profondeur et sa sincérité. Sa ténacité le mènera loin.
Après avoir échangé avec lui la semaine dernière, je me suis dit que ça serait bien d’en faire un billet, le premier sur ce blogue. Frédéric Fortin, membre des Jeunes Entrepreneurs de la Montérégie a écrit les Dix Secrets pour Réussir un Projet d’Études. Ça commence ainsi :
Si vous voulez que vos rêves se réalisent, la première chose à faire est de vous réveiller.
Je souhaitais écrire de courts billets. C’est drôlement raté!
Il me reste une chose à éclaircir. Les médias locaux, La Presse et Radio-Canada ont fait des reportages sur Frédéric, mais je n'ai rien lu ou entendu au sujet de son père, de cet homme que j’ai vu lorsque la bouquinerie s’est installée dans mon patelin. Cet homme effacé, ne me semblait pas très instruit, mais de toute évidence, il connaissait l’importance de l’instruction, l’importance des livres, il souhaitait le meilleur pour son fils, comme pour compenser ce qu'il n'aurait pas pu lui donner. Partout, il est écrit que Frédéric Fortin a acheté cette librairie. Qui était cet homme qui occupait l’espace avant que Frédéric n’arrive? J’aimerais reconstituer ce lien. Frédéric est-il le fils de l'homme à qui j'ai parlé? Ça me semblait évident, j'ignore pourquoi mais aujourd'hui j'en suis moins certain. Je reviendrai là-dessus.
Grand-Langue
Liens intéressants:

12 février 2012

Bienvenue chez Grand-Langue!

Je pends la crémaillère. Y’a pas de quoi s’exciter, je ne fais qu’écrire un billet dans mon bureau habituel, sur mon ordinateur habituel en sirotant mon café dans ma tasse habituelle. Puisque c’est mon premier billet sous ce nom d’emprunt, je souligne le fait.

J’ai emprunté un autre nom. À ce jour, j’ignore à qui je l’ai emprunté, mais je l’ai emprunté. J’ai virtuellement modifié mon identité qui était déjà virtuelle, j’en suis confus. Je n’irais pas jusqu’à dire que je comprends les délateurs, les réfugiés politiques, ceux qui fuient une vie antérieure… mais il y a un p’tit quelque chose qui ressemble à ça. S’inventer une nouvelle image et croire que cette image a toujours été sienne n’est pas aisé, surtout pour moi qui m’habituais à mon personnage précédent! Néanmoins, l’expérience est intéressante, on disparait derrière la virtualité! C’est un jeu qui devient réalité, une double vie. Dans les prochains mois, je devrai y penser deux fois avant de signer un commentaire ou un billet avec mon nouveau pseudonyme. D’un autre côté, à part mon sobriquet et un fond d’écran différent, rien ne changera, le naturel revient toujours. Je suis déformé et l'on ne peut me reformer, ni me réformer. Je suis sur le WEB depuis plusieurs années, j’y reste, j’écrirai comme naguère (sic).

Pourquoi Grand-Langue? Parce que j’écris beaucoup de choses, souvent sans réfléchir, peut-être aussi parce qu'une langue fourchue et pendue peut lacérer. Dans une certaine mesure, l’anonymat permet cela. Je dois  quand même faire gaffe, ne pas mentir, ne pas tromper les gens de façon consciente, ne pas faire de tort sans raison. Ça serait me trahir moi-même. Cela étant dit, nous devons aussi exprimer nos pensées d’une façon ou d’une autre, on ne peut pas tout censurer, tout calculer et ne pas blesser. Les blogues permettent cela.
Pourquoi j'affirme qu’un secret est mieux gardé en groupe? Une pensée, une analyse, un secret, ça ne prend un sens que si on les communique aux autres, à un groupe restreint. Quant à moi, modestement, je me limite aux humains. Un secret resté caché, c’est une non-existence. Un secret non dévoilé n’a pas de vie et si pour une raison ou une autre, on découvre un secret, il n’est plus. Les secrets n’existent donc qu’à la condition que l’on puisse les garder ensemble.

Je n’ai pas tout déballé. Il reste quelques boites. J’aimerais de temps à autre, renouveler la photo de l’entête en la remplaçant par d’autres clichés illustrant mon patelin, des endroits auxquels je m’identifie et que j’aurai photographiés moi-même. Je voudrais écrire des billets plus courts, abréger. Les gens n’aiment pas lire trop de mots sur une page électronique. J’inscris donc un point temporaire, puisqu’il n’a rien de final.

Grand-Langue