15 juillet 2013

Coupures, toujours des coupures


Je pourrais émettre mon avis sur les événements de Lac Mégantic mais je ne sais quoi ajouter sinon que toute l’affaire ne surprend guère. Je ne parle pas de cette affaire en particulier mais de ce genre d’incident qui n’a rien d’un accident. Et puis, nos chers médias ont traité de tous les insignifiants détails n’ayant aucun rapport avec l’incident. À croire qu’on se complait dans le morbide, sans jamais se fatiguer, à l’américaine.

Étant moi-même dans le monde manufacturier et ayant bien connu le monde des services, je suis conscient que nous vivons une période où seuls les profits importent. Tout le reste est secondaire. On n’entretient plus rien, on investit le minimum d’argent dans ce qui ne « rapporte » pas. Ajoutons qu’avant de choisir un transporteur par exemple, le citoyen ne s’informe jamais du dossier d’accidents ou « d’événements » d’une compagnie ou d’une autre, seuls les prix comptent. Il en va de même pour tout.

Cependant, aujourd’hui je voulais traiter d’un autre sujet : les heures d’ouvertures tronquées de la BANQ (Bibliothèque et Archives Nationales du Québec). Ce trésor national tant aimé des citoyens à cause de la richesse de sa collection, de ses travaux initiés, de ses expositions, etc.,  a vu son budget amputé au point de fermer plus tôt les vendredi, samedi et dimanche.

Cette bibliothèque est une des plus fréquentée au monde, sinon LA plus fréquentée. C’était beau de voir tout ce monde s’intéresser à la culture. Tant de gens intéressés laissait croire qu’au contraire, les budgets octroyés permettraient d’enrichir la collection, d’entreprendre plus de projets et d’augmenter les heures d’ouverture. C’est ce que disait Lise Bissonnette, celle qui a concrétisé ce grand rêve. Lise Bissonnette fut remplacée par quelqu’un d’autre, le gouvernement a changé et a sabré dans ce budget. Cela m’attriste. Voilà comment on tue un projet qui va bien, un projet prometteur. Il y en a si peu.

On nous dira qu’il faut redresser les finances, que la situation actuelle force à poser ce genre de geste. Je sais que la prochaine chose qui surviendra sera une autre coupure. Après tout, à quoi servent les bibliothèques, même celles qui sont fréquentées le soir et les fins de semaine?

Grand-Langue