19 août 2013

Dépaysement local

Demain je retourne bosser. Cette année, je suis resté au Québec. Je me suis baladé en Gaspésie, dans le Bas St-Laurent, au Saguenay et au Lac St-Jean. J’ai roulé avec ma voiture, mais surtout avec mon vélo. En vélo, je roule moins vite, mais je vois plus de choses. En Gaspésie j’ai séjourné chez des gens qui vivaient plus que modestement, dans les bois. Ici, le mot « modestement » n’a aucun rapport avec la simplicité volontaire ou avec le fait de vivre près de la nature.
On m’a dit : « le soir ne t’aventure pas plus loin que là, il y a des ours et on voit de plus en plus de loups par ici ». Nous avons un gros chien, il nous protège contre les intrus et contre d’autres bêtes. Je n’ai pas vraiment considéré l’avertissement, mais quand l’homme descend son pantalon, il est vulnérable! Voilà pourquoi je n’allais pas très loin pour faire pipi.
Le lendemain de mon départ, c’est le chien qui a attaqué son maître, lui arrachant un pouce et lui sectionnant les tendons de l’autre main alors que c’est la jugulaire qu’il visait! Je le trouvais gentil le chien-chien, ce sont les ours que je redoutais. On surveille sa gauche et on se fait attaquer par la droite. Le toutou voulait se taper un tartare alors que les ours se sont contentés des ordures. Si jamais je retourne chez ces gens, je garderai un œil sur le rottweiller! D’ailleurs, le gros carnivore ne faisait que péter. Un chien qui pète sans cesse c’est suspect.
Je garde aussi un bon souvenir du beau-père qui à 77 ans roule en vélo comme un jeune et grimpe les côtes à pleine vitesse alors qu’il est parfaitement « propre », sauf peut-être pour quelques traces de viagra. Son secret? Trois ou quatre soirées de danses  par semaine. Il connaît des tas de danses. Ce sont des danses en ligne. Vous connaissez ça mieux que moi. J’ai été témoin de ces soirées de danses un peu partout dans les villages. J’aime aussi aller chez le barbier du village. On y raconte les potins. Malheureusement le barbier de Carleton est muet, il ne dit pas un mot! 12$ de perdu! Faut toujours aller chez le barbier pour savoir ce qui se trame dans un village. Je devrais écrire un billet là-dessus.
À Kamouraska je crois que la concentration de chefs cuisiniers est plus élevée qu’à Paris ou New York. Ça coûte cher ça c’est certain, mais y’a moyen de camper dans le parc du village à condition de plier bagage avant le lever du soleil. Reste que c’est un beau village. Ste-Luce-sur-mer? C’est joli ça aussi. Je me souviens d’un beau gîte : La Maréchante. J’avais du temps pour visiter les villes et villages autour du Lac St-Jean. J’avais des préjugés envers cette région. Oubliez le zoo de St-Félicien, ça ne m’intéressait pas tout comme Val-Jalbert mais, j’ai rencontré des gens sympathiques un peu partout, j’ai passé du bon temps et j’ai bien mangé. L’après-midi j’allais faire un p’tit roupillon dans les bibliothèques. Contrairement à Montréal, c’est permis d’y dormir si on ne ronfle pas.
En parlant de bibliothèque, celle de la Malbaie est magnifique. Il y a quelques années j’avais cherché la bibliothèque, mais il n’y en avait pas, il n’y avait pas non plus de librairie! Mais voilà qu’ils ont construit la bibliothèque haut perchée, face à l’estuaire. Ça valait le voyage.
Grand-Langue